La guérison des Kystes
- Bérengère Musard

- 5 oct.
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Les incantations contre les kystes, pratiquées du Xe au XIIe siècle, étaient particulièrement répandues en Normandie, une région influencée par les traditions anglo-saxonnes après la conquête Viking.
Ces formules, souvent en latin ou en vieil anglais, étaient transmises par des guérisseurs ou des moines lettrés, dans un contexte où la médecine savante était rare et où les maladies étaient souvent attribuées à des causes surnaturelles.
Ces incantations s’inscrivaient dans une tradition orale ancienne, mêlant christianisme et croyances païennes, où les mots avaient un pouvoir intrinsèque. Elles étaient souvent récitées dans des cadres rituels précis, comme à la pleine lune ou près d’un cours d’eau.
Ces formules, souvent poétiques, invoquaient des forces surnaturelles ou naturelles pour chasser la maladie, considérée comme une entité autonome. Elles fonctionnaient "ex opere operato" (par l’acte même de leur récitation), témoignant d’une foi dans le pouvoir des mots.
Anne Berthoin-Mathieu, dans son étude des prescriptions magiques anglo-saxonnes, cite une incantation du XIe siècle : « Kyste, petit kyste, ici tu ne bâtiras ni n’éliras domicile, mais tu t’en iras vers le Nord, vers la montagne prochaine, là tu as, pauvret, un frère. » Cette formule fut utilisée par une guérisseuse normande pour traiter un paysan souffrant d’un kyste au cou. Selon un manuscrit conservé, le kyste diminua après plusieurs jours de récitation, ce qui fut attribué à l’incantation plutôt qu’à une guérison naturelle.


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